vendredi 26 décembre 2008

De la décolonisation à la responsabilté Martiniquaise: la marche en avant!

Le jeudi 18 décembre 2008, les 45 conseillers généraux et les 41 conseillers régionaux des deux collectivités locales décentralisées de Martinique et les parlementaires se sont réunis en Congrès afin de se prononcer sur l’évolution institutionnelle du pays. Ils ont été 64 à voter en faveur du changement de statut de la Martinique et 14 nuls qui étaient pour.
La Martinique, depuis la révision constitutionnelle du 28 mars 2003 relative à l'organisation décentralisée de la République et conformément à celle-ci est selon la constitution à la fois un département et une région d’outre-mer (DOM-ROM) et relèvent du régime d’identité législative (Article 73 ).
En votant en faveur du cadre institutionnel défini par l’article 74 de la constitution, les élus engagent la Martinique sur la voie du changement institutionnel.
Il pourrait et il devrait s’agir d’un tournant dans la conduite des « affaires Martiniquaises » comme le disait le Docteur Pierre ALIKER.
La décentralisation avait déjà amorcée ce mouvement de domiciliation du pouvoir de décision au plus près du citoyen et du terrain par le biais de transfert compétences de l’Etat aux collectivités locales. Les lois DEFERRE de 1982-1983 marquent bien cette volonté politique de l’Etat.
Il est à noter toutefois que les transferts de compétence ne se sont pas toujours accompagnées de transfert de moyens tel que le prévoit la constitution dans son article 72, et que d’autres part, aucun mouvement de déconcentration majeur ne s’est opéré, plaçant les collectivités dans des rapports de déférence par rapport aux représentants du pouvoir déconcentrés de l’Etat.
Trois questions méritent l’attention nourrie et soutenue du citoyen soucieux de comprendre à la fois les ressorts de ces évènements, fruits de lents et tortueux mouvements de l’histoire qu’il appartient à chacun de chercher à reconstituer afin d’y déceler cohérence et sens.

Quel est le processus historique qui est en marche ici? Ne s'agirait-il pas d'un approndissement très poussé de la décentralisation?
Quelles sont les dynamiques sociales et politiques locales, nationales et internationales qui ont permis d’arriver à ce vote tranché, et déterminant d'élus martiniquais déterminés? Seul 8 se sont abstenus et aucun élu n'était contre.
Quels sont les enjeux, autrement dit, qu’avons-nous à gagner, mais aussi que risquons de perdre en adoptant ce nouveau statut?
Dans le mouvement historique en cours, quatre pôles se dessinent au sein du paysage politique martiniquais
- Rien à perdre rien à gagner : aujourd'hui conservateurs institutionnels, partisans du statu quo, autrefois partisans de la colonisation et convertis depuis à l'assimilation. Droite modérée
- Tout à gagner en ne perdant rien : aujourd'hui extrémistes de gauche, autrefois partisans de la prise en compte de nos spécificités, aujourd'hui défenseurs de la souveraineté nationale, avec toutes les prérogatives régaliennes y afférents, armée, justice, loi etc....
- Tout à perdre en ne gagnant rien : aujourd'hui extrémistes de droite, immobilistes institutionnels, fabricants d'épouvantails tels que largage, perte des avantages acquis, autrefois défenseurs acharnés de la colonisation. Droite colonialiste.
- Gagner en responsabilité en consentant à renoncer à certains avantages : la voie du milieu.
Droite nationaliste, gauche indépendantiste, gauche autonomiste.
Les controverses des tribunes politiques ne suffiront certainement pas à faire la lumière sur tous les aspects de la question, sauf à considérer qu’elle ne se pose pas, qu’il n’est pas question d’opportunité, mais qu’il s’agit de nécessité. Et alors, la nécessité s’impose au raisonnement, elle va de soi. Et alors, qu’on se taise et que cesse tout débat. Ce n’est pas mon avis. Si la controverse n’existait pas en cette matière, il eut fallu l’inventer.
Davantage, les partis feront l'éclairage partiel que leur positionnement idéologique leur permet ou leur impose de porter. Les votes du 18 décembre sont à ce sujet édifiants. Les indépendantistes qui votent pour l'autonomie, les autonomistes du PPM qui prennent une position marginale, des élus de droite qui votent pour l'autonomie qui constitue désormais le point de rassemblement ou le plus commun non diviseur.
Il faut répondre à ces questions sans préjugé, sans dogmatisme, dans de vrais débats ouverts à la position de l'autre, en prenant soin de faire œuvre de pédagogie. Le temps de la peur est derrière nous, des mots tabous tels que changement de statut, indépendance, largage, peur qui n'a servi qu'à ralentir et retarder le cours de l’histoire. Voici venu le temps des choix. La responsabilité des éclaireurs de conscience est désormais engagée. Il leur appartient d’informer, de faire comprendre, de faire penser pour faire silence à ceux qui font croire, à ceux qui font craindre le vent et la pluie, le jour et la nuit. Ils sont de moins en moins nombreux, il est vrai.
Les consciences sont en éveil, mais la pire des issues serait de choisir la fin en piétinant les moyens. Puisqu’il s’agit de bâtir pour le temps autant le faire solide ! La représentation s’est prononcée, mais la population, que dit-elle? OUI ou NON, et quel OUI, ou quel NON ?
Amener l'autre, le concitoyen, à effectuer en toute liberté un choix conscient et assumé. Voici la gageure. Que chacun s'y consacre avec ses convictions et la force de l'argumentation, parce qu'en l'espèce il s'agit avant tout de convaincre afin de vaincre, pas de vaincre à n’importe quel prix. Maintenant que le processus est lancé, il faut toute la vigilances des bâtisseurs avisés afin d’ éviter l'emballement.
Dés le début de l'année 2009, les élus définiront les compétences de la nouvelle assemblée unique et c'est l'ensemble de ces propositions, assemblée unique, mode de scrutin, spécialisation législative, et compétences, qui seront soumises à la population et à l'Etat tout court pour certains, et à l'Etat Français pour d'autres. Mais ce type de clivage aura t-il encore dans l’Histoire qui est en marche un caractère opératoire en dehors des constructions intellectuelles?
Le cadre de l'évolution institutionnelle de la Martinique est défini de façon précise par la Constitution Française ce qui constitue verrou qui laisse place à l'invention, ce que certains ont appelé le régime de la spécialisation législative dont il faut définir le contenu, et qui ôte toute espace à l'inconnu.
Le titre XIII de la constitution traite de la Nouvelle Calédonnie et du processus qui la conduira vers une pleine souveraineté, processus conforme à des accords des années 80.
Le processus qui nous concerne est juste avant, dans le titre XII.
Quand au point de rassemblement, il trouve alors son explication ! Il permet de réaliser stritement l'autonomie, et il rend possible dans un autre cadre constitutionnel la pleine souveraineté qui n'est pas à l'ordre du jour des travaux de la collectivité territoriale en gestation.
An pa apré lot, et si nou fatidjé, nou ké posé! Pas pren sonmeil! posé sèlmen!


Liens
http://fr.news.yahoo.com/64/20081226/twl-la-polynsie-franaise-en-instabilit-p-acb1c83.html
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/outre-mer/index.shtml

dimanche 4 mai 2008

Litiges de masse et action de groupe

Le titre peut sembler quelque peu "impénétrable" et pourtant il s'agit d'un sujet qui a concerné, qui concerne ou qui va concerner chacun d'entre nous.
Deux faits d'actualité ont montré que le dispositf juridique actuel ne permettait pas de protéger efficacement le consommateur ni sur le plan de la prévention en dissuadant les auteurs de ces faits de les commetttre, ni sur le plan de la réparation des préjudices subits.
Quels sont ces faits?

Premier fait
30 juin 2007. – La chambre commerciale de la Cour de cassation vient de censurer partiellement, hier, l'arrêt de la Cour d'appel de Paris en date du 12 décembre 2006. Cette décision condamnait plusieurs opérateurs de téléphonie mobile à des lourdes sanctions pécuniaires pour entente anticoncurrentielle. La cassation porte sur 92 millions d'euros tout en confirmant les 442 millions pour partage illégal de marché.

Deuxième fait
selon l'Article L.331-3 du Code des Assurances :
« Les entreprises d'assurance sur la vie ou de capitalisation doivent faire participer les assurés aux bénéfices techniques et financiers qu'elles réalisent, dans les conditions fixées par arrêté du ministre de l'économie et des finances ».
L'UFC-Que Choisir a démontré par deux modèles économiques basés sur les sinistres réels de la population des assurés, que les contrats d'assurance emprunteur sont très largement bénéficiaires.
Ainsi, pour les crédits immobiliers, l'UFC-Que Choisir a calculé que les « bénéfices techniques et financiers » des contrats d'assurance emprunteurs atteignent 40 % des primes versées, soit sur la période 1996-2005 : 11,56 milliards d'euros.
De la même façon, l'assurance liée aux crédits à la consommation dégage d'importants bénéfices correspondant à prés de 70 % de la prime payée par les assurés. Depuis 1997, les bénéfices cumulés atteignent 4,5 milliards d'euros.
Or, ces bénéfices devant normalement revenir aux assurés sont en réalité reversés par les compagnies d'assurance aux banques et organismes de crédit qui distribuent leur contrat d'assurance collective à l'occasion des prêts qu'elles consentent aux particuliers.

Dans les deux cas les préjudices financiers pour les consommateurs usagers sont énormes considérés dans leur ensemble. Malheureusement individuellement, le coût d'une action en justice en regard du préjudice subit peut dissuader les victimes de s'y engager.

Voici donc une situation où en toute impunité il est possible de commettre délits, fautes et dommages à autrui sans risquer de se voir réclamer réparation ou dommages-intérêts.
La possibilté pour les victimes de se constituer en groupe et d'agir en justice en tant que tel constituerait une solution à cette situation.
Le groupe saisirait le tribunal par son représentant, l'indemnisation serait individuelle à charge pour les membres de supporter les frais générés par l'action du groupe personne morale constituée.
Les parlementaires sont saisies de cette demande.
Affaire à suivre!

jeudi 24 avril 2008

Tableau de Joe_elle


D'Afrique
Premières
La porte ouverte

La porte s'ouvre
Un coeur s'avance
Jette un regard
Et puis s'en va

La porte ouverte
Se ferme alors
Et le regard
Se pose froid

Le coeur revient
La porte s'ouvre
Et s'ouvre encore
Au coeur qui bat

Et le coeur qui bat
Et le regard aussi
Et la porte ouverte

Alors sans fin

mercredi 23 avril 2008

Un système aux abois

Sursaut pour la survie ou soubresauts d'agonie?
La crise du sytème capitaliste: et si Marx avait raison
Crise de la finance: faillites de grands groupes financiers
Crise alimentaire: révoltes de la faim
Crise du mode de croissance: pollution, déséquilibres climatiques
La confiscation de la plus value aurait-elle atteint les limites des contradictions du système capitaliste?
Pourra t-on continuer de repousser les immigrés de pays dont les richesses sont confisquées par ceux là mêmes qui les expulsent?

Une conscience éclairée

Et si rien ne s'était passé le 17 avril 2008? Aimé Césaire s'éteint et un tout un peuple retient son souffle. Un orage de tempête éclate en plein carême. On nous avait bien annoncé un Carême gras. Mais celui là était bien trop singulier, attendu parce qu'inéluctable et tout autant redouté à la fois. Il a eu raison de tous les préparatifs, des organisateurs les plus experts.

Un poète, un homme politique, un humaniste est mort. C'est l'éveilleur de conscience, le marqueur des esprits, qui avait mis sont existence au service d'une cause bien au dessus de son moi qui restera dans l'âme du peuple dont il était l'enfant, dont il est devenu le père avec une légitimité devenue très vite incontestable.

Partant à la quête de son moi profond, il rencontre l'inconscient collectif de son peuple, parcours les méandres de ses grottes enfouies, comblées de mensonges, de falsifications de l'histoire, d'horreurs, mais aussi de résistances et de luttes héroïques.

Tel un thérapeute, il utilise des mots pour soigner les maux. A la différence de celui-ci, il place son action d'emblée sur un plan collectif, et il crée les mots dont il a besoin pour son action. Il leur redonne un contenu, les transforme en arme de lutte contre l'oppression. C'est ainsi que Le Nègre est placé au cœur de la conquête et de la quête identitaire. Le concept de négritude vient donner une dimension scientifique à la démarche. C'est l'arme utilisée par l'oppresseur qui est utilisée pour vaincre celui-ci. La technique est connue des pratiquants des arts martiaux.

Enfin (non pas en fin puisque il s'agit bien d'un processus d'ensemble) la revendication identitaire est étendue non seulement à son peuple mais à tous les peuples opprimés. Son action prend ainsi une dimension universelle.

Il repose aujourd'hui dans le plus illustre des panthéons, l'inconscient de son peuple comme d'autres tels Jean Marie Tjibaou, Lumunba, Martin Luther King...

L'homme s'en va reposer son corps fatigué par une traversée de la Grande Trace marquée par la générosité spirituelle. Son crédo, transformer les esprits pour transformer les choses, transformer le monde en changeant les représentations que chaque homme à de lui même et de l'autre. Sans utiliser, pour celà, la force de la poudre, lui préférant pluôt celle de la culture. Il y a là indubitablement des attributs du visionnaire qui dit-on n'est jamais prophète en son pays.
Ne disait-il pas, parlant de lui-même, que la transformation de la conscience est un processus sans fin!!! « Vaste programme… »